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bonne lecture
« Une sainte nitouche »
Une femme qui joue les prudes
Une personne qui joue l'innocence, qui tente de cacher ses défauts
Une hypocrite
Si vous scrutez attentivement votre calendrier, vous constaterez qu'il n'existe aucun jour consacré à sainte Nitouche. Est-ce parce qu'elle est complètement tombée dans l'oubli ?
Pas vraiment, car sauf si ses parents ont voulu le punir dès sa naissance, aucun bébé de sexe féminin n'a jamais été prénommé Nitouche.
Pour qu'une personne soit canonisée, il est impératif qu'elle ait eu une vie exemplaire, irréprochable (sans compter l'obligation d'avoir réalisé au moins deux miracles). Et parmi les choses qu'elle ne devait surtout pas faire, c'était, bien entendu, s'adonner à l'abominable péché de chair hors mariage ou avec d'autres partenaires que son époux ou épouse.
Notre sainte nitouche serait donc une femme très vertueuse, sexuellement intouchable ; ce serait une femme dont on pourrait dire "on n'y touche pas" ou, phonétiquement, "on nitouche pas".
Ironiquement, une sainte nitouche est donc une personne qui joue les vertueuses, les prudes, qui prétend ne pas vouloir "y toucher", au point qu'on pourrait la canoniser plus tard, mais qui ne trompe aucunement son monde.
Par extension, l'appellation s'applique à des personnes qui tentent de cacher leurs défauts et jouent les innocentes.
C'est au XVIe siècle que la locution apparaît, entre autres chez Rabelais dans Gargantua.
« Quand elle ressortit, elle tapota délicatement ses vêtements, lissa sur ses hanches sa robe froissée et refit le couloir avec les mêmes minauderies et le même air de Sainte Nitouche. »
Thomas Wolfe - Le Temps et le fleuve - Chronique de la jeunesse et de sa faim - 1984
« La pruderie attitude est baroque. Elle est souvent celle des femmes ayant quelque chose à se reprocher et qui veulent détourner les soupçons. Le type de la sainte Nitouche est bien connu. »
Léon Daudet - La femme et l'amour - 1930
bonne journée
marylena