« Se voir dans en son amant comme dans un miroir » dit Platon dans le dialogue du Phèdre également dans le Banquet tel que le rapporte Aristophane et sa recherche concernant l’unité originelle.
Dans les rites mystériques, à Pompéi, dans la fameuse villes des Mystères vous découvrez le cycle des fresques qui évoquent toutes les étapes d’une initiation féminine sous les auspices de Dionysos, et qui consiste en un mariage sacré.
La lune est un symbole marial car elle renvoie la lumière du soleil. Elle peut être ainsi considérée comme un miroir.
Sans oublier le miroir symbolique égyptien. Il faut dire que j’ai une toute particulière affection concernant les symboles égyptiens…Il est toujours placé sous l’égide d’Hathor et sous l’influence de la pleine lune. Se regarder dans un miroir correspond au désir de s’identifier à la déesse, à la beauté, à son pouvoir de rayonnement céleste, à la lumière des origines. Il (le miroir) porte différents noms : Andh, Iten ou OUN-HER = découvrir la face : la propriété de refléter, révéler le visage de celui qui s’y regarde. Placé dans une tombe, il donne vitalité et forces régénératrices au défunts, bref, un instrument de jeunesse perpétuelle.
Il est en rapport avec le KA, support de l’énergie vitale, en communication avec les forces divines. Son rôle magique est considérable : il protège des ennemis invisibles, renvoie les pensées ou énergies négatives, sert à invoquer les puissances de la terre.
Il est au centre d’une pratique divinatoire décrite par le Papyrus magique de Paris : sur un miroir d’électrum ou de bronze, on fait couler l’eau de pluie pour entrer en contact avec les forces célestes, de l’eau de source pour se relier au monde souterrain…Il reste à interpréter les parcours du liquide coulant sur la surface…
En hermétisme, il est le symbole le plus direct de la vision spirituelle, la Comtemplatio qui rapproche l’officiant des forces de la nature. Le Miroir de l’Art est un terme pour désigner la Materia Prima. Enfin, il montre les proportions à respecter pour pratiquer l’Art.
Vous voyez, il y a moult façon de voir ou de se voir dans un miroir. Comme dans la philosophie fondamentale de ce qu’on a appelé la « philosophie des miroirs ». Elle consiste finalement dans l’unicité même du principe où, par-derrière les effets de miroirs, il se révèle une même chose que de voir, d’être vu et d’exercer la vision, de même que sont une chose unique l’Aimé, l’Amant et l’Amour ».
Pour finir, car je pourrais écrire des pages et des pages sur le miroir je rajoute, qu’une part de nous même est hors de nous, parce que, dans le miroir, nous sommes justement hors de nous, ce qui engendre le sentiment primitif d’un vol de l’âme.
Par ailleurs, les personnes qui se regardent longtemps dans un miroir sont fascinées et ressentent comme une paralysie. Elles ne supportent pas toutes leur image. Quelques unes comme le Narcisse du mythe, se perdent en regardant leur image reflétée par l’eau. D’autres ne reviennent à elles qu’après une pérégrination épuisante lorsque après avoir regardé dans le miroir, elles ont pu se prouver à elles-mêmes leur existence effective.
En conclusion, je dis que l’ambivalence du symbole du miroir dépend donc essentiellement de l’attitude de la personne et de la maturité de « celui qui se regarde lui même ».
Alors attention quand vous parlerez, si vous le voulez bien « du jeu de miroir », vous allez certainement m’offrir une partie de votre « moi secret, l’autre coté qui se reflète dans votre miroir (sourire) ».
marylena