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« Enfiler des perles »
Perdre son temps (à des futilités, à des niaiseries)
Si, aujourd'hui, les poupées Barbie®, les Lego® et les jeux vidéo sont parmi les occupations préférées des enfants, autrefois, et bien avant l'apparition des scoubidous, enfiler des perles pour fabriquer des colliers, des bracelets ou des colifichets divers était une occupation très en vogue.
Vu de l'oeil des hommes, c'était une activité peu valorisante, futile, dont le seul intérêt était d'occuper les gamins, ainsi que les femmes qui pouvaient également passer beaucoup de temps à ce loisir. Ce qui explique le sens figuré indiqué.
Cette locution était souvent employée sous une forme du genre "nous ne sommes pas ici pour enfiler des perles".
Elle apparaît au XVIe siècle chez Rabelais dans Gargantua. S'il y évoque simplement l'activité en elle-même, c'est déjà avec un certain dédain.
« (...) mais allons nous cacher au coin de la cheminée ; et là passons avec les dames notre vie et notre temps à enfiler des perles, ou à filer comme Sardanapalus. »
François Rabelais - Gargantua - 1534
« Je ne vais pas vous faire croire que Bertrand [Delanoë] est un modèle de gentillesse, confesse le vice-président du conseil général de l'Essonne Francis Chouat. Ceux à qui il confiera des responsabilités ne seront pas là pour enfiler des perles ! »
Le Nouvel Observateur - Article du 25/09/2008
On utilise aussi parfois l'expression enfiler des perles pour ceux qui prient en faisant glisser entre leurs doigts les grains d'un chapelet.
Bonne lecture
maryléna